Syndrome de Diogène propre : Comprendre et accompagner vos proches.
Lorsqu’on parle du syndrome de Diogène, on pense souvent à des environnements surchargés d’objets inutiles, voire même de déchets, aboutissant à un logement insalubre. Mais il existe une variante bien moins connue, et tout aussi déstabilisante pour l’entourage : le syndrome de Diogène propre. Les personnes qui en souffrent vivent dans des espaces encombrés à l’extrême, mais qui semblent ordonnés et propres. Vu de l’extérieur, cela peut paraître incompréhensible. Comment peut-on en arriver là ? Que se cache-t-il derrière cette accumulation excessive d’objets ? Cet article s’adresse aux proches qui cherchent à comprendre ce trouble et à savoir comment aider.
Qu'est-ce que le syndrome de Diogène propre ?
Le syndrome de Diogène propre se distingue de sa forme classique par l’apparente propreté et organisation de l’espace de vie. Les objets sont souvent soigneusement rangés, nettoyés et empilés de manière ordonnée, cependant leur accumulation devient progressivement ingérable. La personne atteinte ne se rend généralement pas compte de l’ampleur de l’encombrement, car elle ne voit pas cette accumulation comme problématique…jusqu’à un certain point.
Ce point de rupture a été atteint pour une cliente, que j’appellerai Françoise, lorsqu’elle a dû faire appel à un plombier suite à une fuite. Elle a alors réalisé qu’il était presque impossible d’accéder à certaines pièces de la maison, l’obligeant à « VOIR » la réalité de son encombrement. En effet, chacun finit par s’adapter à son habitat et à « ne plus voir », même quand celui-ci n’offre plus la sécurité indispensable au bien-être.
Derrière cette façade encombrée mais soignée se cache un trouble anxieux qui se caractérise par l’incapacité à se séparer d’objets qui n’ont pourtant plus d’utilité, associé à un besoin de contrôle sur son environnement.
Les causes du syndrome de Diogène propre
Ce syndrome est souvent lié à des émotions intenses ou des expériences de vie marquantes, comme un deuil, une séparation, une agression, ou un sentiment de perte de contrôle dans certains domaines ayant générés des troubles anxieux. Il ne s’agit pas d’un manque de volonté, mais d’un mécanisme de protection mis en place inconsciemment.
Il est important de voir ces troubles anxieux comme des réactions humaines involontaires face à des situations de stress ou de difficulté. Ces réactions peuvent se manifester de différentes manières, et il ne s’agit pas de juger ou de stigmatiser les personnes touchées, mais plutôt de comprendre qu’elles ont besoin d’un soutien adapté pour retrouver leur équilibre. Nous traversons tous des périodes où nos émotions prennent le dessus, et c’est souvent dans ces moments que des comportements comme l’accumulation excessive peuvent émerger.
Les impacts sur la vie quotidienne
Le quotidien des personnes atteintes du syndrome de Diogène propre peut sembler normal en surface, mais est en réalité marqué par une forte tension. C’est un cercle vicieux dans lequel la personne va tenter d’apaiser son anxiété en accumulant des objets, ce qui va crée un stress croissant à l’idée de devoir s’en séparer. Françoise m’a confié que des pertes de mémoire l’avaient amenée à suspecter un Alzheimer et à consulter pour cela. Heureusement, les examens médicaux se sont révélés rassurants ; le lien a été fait entre ses pertes de mémoires et cette pression permanente. Ce stress, affaiblissant les défenses immunitaires, peut également rendre plus vulnérable aux maladies infectieuses.
Cette accumulation, aussi organisée soit-elle, finit par restreindre l’espace vital, rendant les déplacements difficiles dans le logement et perturbant la fluidité de la vie quotidienne. Les personnes vivant cette situation ont une sensation d’oppression et d’étouffement. Les blessures physiques peuvent être également plus nombreuses (chutes, contusions).
Sur le plan social, l’isolement est un aspect important à prendre en compte. Ces personnes évitent souvent d’inviter leurs proches chez elles, par peur du jugement ou de pressions pour se débarrasser de leurs objets. Cet isolement peut renforcer le sentiment de solitude et rendre encore plus difficile tout changement.
L’aspect financier est également affecté, car le besoin d’accumuler s’accompagne souvent d’achats compulsifs. Françoise me racontait aussi qu’elle achetait régulièrement de nouveaux meubles ou systèmes de rangement pour organiser toutes ses affaires.
Comment les proches peuvent aider
Pour l’entourage, comprendre qu’il ne s’agit pas d’un manque de volonté mais d’une réaction émotionnelle générant un trouble anxieux est essentiel. Voici quelques conseils pour accompagner un proche en douceur :
- Soyez empathique et patient. Le changement est souvent lent, et toute pression excessive pourrait aggraver la situation. Montrez que vous êtes là pour soutenir, sans forcer.
- Entamez la conversation en mettant l’accent sur leur bien-être, plutôt que sur les objets ou l’état de leur maison. Évitez les critiques qui pourraient provoquer un rejet.
- Proposez une aide progressive. Il est important de ne pas imposer de grands changements d’un coup. Le processus de désencombrement doit se faire à leur rythme.
- Encouragez une prise en charge professionnelle. Le syndrome de Diogène propre nécessite souvent une intervention extérieure. C’est ici que mon expertise entre en jeu.
Les signes du syndrome de Diogène propre
Si vous suspectez qu’un proche en souffre, voici quelques signes révélateurs à observer :
- Des pièces remplies d’objets empilés proprement, mais occupant tout l’espace disponible.
- Une difficulté extrême à se séparer des objets, même insignifiants, comme des magazines.
- Une anxiété intense face à l’idée de désencombrer ou d’introduire des changements. La conversation sur le sujet peut provoquer irritabilité, voire agressivité.
- Des comportements d’isolement social, renforcés par la peur du jugement ou de l’intrusion extérieure.
Faire appel à des professionnels spécialisés
Parce que ce syndrome est souvent associé à des réactions anxieuses profondes, il peut être utile de travailler avec des professionnels qui apportent un soutien complémentaire. Dans ma pratique, je m’appuie sur un réseau de thérapeutes spécialisés (sophrologues, psychologues, ou autres thérapeutes) pour offrir un accompagnement global. Cela permet à la personne d’être entourée sur les plans émotionnel et pratique, ce qui favorise un changement durable.
Mon accompagnement pour le désencombrement
En tant que coach en organisation et décoration d’intérieur, j’aide les personnes atteintes du syndrome de Diogène propre à retrouver un équilibre dans leur espace de vie, tout en respectant leur besoin de contrôle. Mon approche se fait en douceur, avec des techniques spécifiques de désencombrement et d’organisation, adaptées à chaque situation. L’objectif est de permettre à la personne de se séparer progressivement des objets qui encombrent leur espace, tout en apportant un soutien émotionnel.
Si vous êtes un proche, je peux également vous aider à trouver les mots justes pour aborder le sujet avec bienveillance, et vous fournir des outils concrets pour accompagner votre proche dans ce processus délicat.
Conclusion
Le syndrome de Diogène propre est un trouble complexe, souvent mal compris. Si un de vos proches en souffre, il est crucial de lui apporter un soutien empathique et d’envisager un accompagnement professionnel pour l’aider à sortir de ce cycle d’accumulation. Grâce à une approche pluridisciplinaire et un accompagnement sur-mesure, il est possible de l’aider à retrouver un espace de vie apaisé et ressourçant.
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